Last updated on 11 mai 2025
Cela fait maintenant plusieurs années que je prends plaisir à réaliser, de temps en temps, quelques images à l’argentique. Que se soit au moyen format avec mon Yashica mat 124 ou au format 35mm avec mon petit Canon AE-1 program.
J’y suis revenu… Il y a environ 15 ans, pensant que ce serait une simple envie passagère, un petit détour pour découvrir le moyen format. Mais cette curiosité s’est transformée en un fil rouge de ma pratique photo. Ce n’est pas mon activité photographique principale, mais cela en fait partie. J’aime la photo argentique, cela fait partie de mon parcours de vie.
Si vous me suivez depuis quelque temps, vous n’ignorez pas que j’ai commencé cette aventure avec deux appareils moyen format de type TLR : un Yashica Mat 124G, très élégant extérieurement, et un Rolleicord Vb 2… Très beau aussi. Le Rolleicord étant un petit caprice…
À cette époque, les prix de ces boîtiers étaient dérisoires. On pouvait en trouver pour des sommes aujourd’hui inimaginables. La mode de l’argentique sur les réseaux sociaux n’avait pas encore transformé ces objets en icônes.
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1. Une mécanique qui traverse le temps… mais pas sans usure
Les appareils argentiques sont « souvent » dépourvus d’électronique et de moteurs. Leur bon fonctionnement repose sur une mécanique de précision : ressorts, engrenages, obturateurs, leviers et j’en passe…
À l’image d’une montre complètement mécanique, ce sont ces éléments qui assurent la bonne exposition de vos images. C’est fantastique la mécanique!
Mais voilà…. Avec le temps, la graisse sèche et la poussière s’accumule, l’humidité, elle aussi fait son œuvre sur cette mécanique de précision. Les vitesses finissent par se “gommer” (c’est-à-dire se ralentir) ou se bloquer, rendant vos poses imprécises, voire impossibles.

Certains de ces appareils ont vécu des décennies d’usage intensif, d’autres ont dormi dans des tiroirs ou des cartons au fond d’un grenier. Et tous finissent par réclamer un peu d’attention.
De mon expérience, c’est une vérité absolue. Une grande partie de ses anciens appareils ont un besoin évident d’une révision. Vous n’y échapperez pas longtemps… Car parfois, cela s’empire avec le temps, alors que l’on croyait son boitier échapper aux statistiques (mais cela n’arrive jamais…)
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2. Ce qu’implique une « vraie » révision
Faire réviser un appareil argentique, ce n’est pas lui “mettre un peu d’huile” pour que ça reparte. C’est un travail minutieux, souvent artisanal. Procédé par un mécanicien ayant les connaissances nécessaires. Je déconseille absolument de le faire soi-même!
Chez Caméra Repair à Genève, M. Fahrni procède à un démontage complet du boîtier.
Les pièces sont nettoyées une à une, les vieilles graisses sont éliminées, et les points de frottement sont regraissés avec soin et minuties, ni trop peu, ni trop…
Les mousses de protection, souvent désagrégées avec le temps, sont remplacées pour éviter les fuites de lumière ou qu’elles ne viennent se coller un peu partout dans le boitier.
Enfin, les vitesses et les diaphragmes sont testés, ajustés, et calibrés.

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3. L’artisan derrière la révision
J’ai confié mon boîtier à Caméra Repair, une petite adresse précieuse à Genève.
M. Fahrni m’a envoyé plusieurs photos pendant la révision — un geste que j’ai beaucoup apprécié. Voir l’intérieur de ce boîtier que je connais si bien de l’extérieur était fascinant.

Son expertise, sa patience, et le soin apporté à chaque étape m’ont rappelé à quel point ces appareils sont des œuvres de mécanique. Une sorte de Rolex en appareil photo… Une petit bijoux de mécanique.

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4. Une nouvelle vie — et le plaisir intact
Une fois récupéré, le boîtier fonctionne comme au premier jour.
Les vitesses sont nettes, les mécanismes fluides. C’est comme retrouver un vieil ami après un long silence, et le voir en pleine forme.

Je suis reparti avec l’envie de faire une pellicule entière, simplement pour le plaisir de voir ce que cette “nouvelle jeunesse” allait produire comme image.
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Conclusion : ne jetez pas, réparez.
À l’heure où l’on remplace tout trop vite, il est bon de se rappeler que l’on peut faire durer ce qui a été bien conçu.
Faire réviser un appareil argentique, c’est aussi faire le choix de la continuité, du soin, et du respect pour un objet pensé pour durer.
Si vous avez un boîtier qui dort, ou qui montre des signes de fatigue : offrez-lui une seconde vie. Un appareil qui fonctionne bien et un appareil qui vous offrira de belles images encore longtemps. Et au prix des pellicules en 2025. Le coût sera vite amorti!
Et vous ferez de belles images!

PS: Je parle de camerarepair.ch de par l’expérience que j’ai eu avec mon Rolleicord VB 2. J’ai pu rencontrer l’artisan derrière le nom de sa petite entreprise. Une personne très agréable et très professionnel.
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